jeudi 28 août 2014

Effet mer




Effet mer
Leurre à la lueur d'une lune sans heure, sans heurts
Effet mer en eau, sans chaos, sur les O.
Effet mer d'une parenthèse comme un cocon, comme hors du temps
Sans vague, sans larme.
L'Effet mer d'une potion pour une passion, une inspiration, une expiration
Effet mer fugace et nécessaire, pensées salutaires
Effet mer de l'écriture salvatrice, pour un portrait sans artifice.
Réécrire l'histoire d'O, repartir a zéro.
Effet mer du tourment, à 120 milles de ces terres, à mille lieux des remparts, de la rade berceau, des rêves et des possibles.





Maux d'Insomnie




Nuit chaotique, nuit élastique qui s'étire le long des heures qui s'égrainent à l'infini.
Nuit insomniaque, sur vagues de port, brise marine, coup de tabac.
Les yeux se plissent et se fatiguent.
Les drisses claquent, les mats chahutent.
La mer se forme et se déforme.
D'une encre noire, les mots bousculent, les idées fusent et se perfusent.
Génie fertile coule dans mes veines.
La nuit m'engouffre, ça sent le souffre.
Valse de l'esquif, le cœur se vrille.
La nuit se passe, me laisse lasse
Ma tête s'emmêle, projette pelé-mêle
Des idées noires, sur ma nuit blanche.
Les étoiles filent hantent mes vœux
Poudre magique, pique mes yeux.
Le port se meut au grès des ondes
Le vent se calme apaise mes peurs
Le phare bâbord guide mon esprit
Rouge clignotant, battement de cœur
Un bout de lune éclaire les flots
Masque nuageux, bientôt l'habille.
Les têtes de mats dansent la gigue
Sautoir d'ampoules bordent les terres
Cargese dort et moi je veille
La nuit m'inspire, je suis aux prises
De ses ténèbres, mon esprit flotte
Je prends la mer, la houle est forte
Rade et remparts c'est pour demain
Aux vents contraires, des milles à faire.
Le sommeil gagne, la nuit m'épargne.
Pensées se brouillent, ça sent la fin
La nuit m'emporte et moi je glisse.
Brouillard épais bientôt m'enlève vers d'autres berges, vers d'autres rêves.
Fleuve des mots bientôt tari, pensées secrètes in extremis
Ultimes images avant la chute.
Clic silencieux pour illustrer
Paupières lourdes sur yeux fermés.

D'Aimant à Amiante



















J'ai d'abord cru que j'étais aimant à 2 pôles.
Quand j'ai compris que j'étais aimante, simplement.
Avant de basculer amante.

Puis je me suis sentie papier tue mouches.
Papier collant et attirant les bêtes noires, estropiées par le revers de la main, les revers de la vie, qui viennent se coller en continuant à battre de l'aile pour essayer de s'en sortir.

Et si j'étais cœur de fleur, étape évidente appétissante de l'insecte piqueur, du butineur qui se pose et se repet de douceur et de force en laissant derrière lui un désordre sans nom.

A bien y réfléchir, je suis rebord de fenêtre ouverte aux 4 vents, où romantique mélancolique et artiste maudit viennent s'installer pour s'épencher, éviter de pencher. Rebord de fenêtre confident, recueillant larmes tristes d'un matin, détails brûlants d'une nuit torride. La clope après l'amour, le dernier appui du désespéré.

Moi qui aurais voulu être rayon de soleil, puis trèfle à 4 feuilles, phare dans la nuit ou étoile filante.

On est ce que l'on nait.
Je suis née aimant, j'ai vécu aimante.
Je me suis sentie vivante.

Et si j'étais mouchoir pour essuyer les larmes ?
Ou bien un oreiller pour étouffer les cris ?
Et si j'étais épaule pour soutenir la tête ?
Et si j'étais mastic pour colmater les vides ?

Et si j'étais tout ça à la fois et rien d'autre?

Par ce que je suis aimant et sans doute trop aimante, je finirai amiante, amiante désaimantée. Amiante débarrassée.

Le sachet de Thé

Elle se sentie sachet de Thé trop infusé. Elle avait perdu sa saveur.
Bien trop d'eau pour si peu de Thé.
Le seul goût que l'on pouvait encore sentir c'était l'acidité du citron qu'elle ajoutait systématiquement.
Ce Thé qu'elle avalait toute la journée, en plus, l'empêchait de dormir la nuit. 
Elle avait beau vouloir y mettre du miel le soir, pour adoucir ce doux breuvage, rien n'y faisait.

En plus de l'empêcher de dormir, parfois ça la rendait malade, ça lui donnait mal au cœur. Drôle d'excitant que ce Thé là.
Elle avait entendu parler de l'addiction aux drogues aux alcool, au chocolat, au café.
Elle découvrait l'addiction au Thé… et les périodes de manque quand la boutique était fermée et qu'il était impossible de s'en procurer...
En parallèle c'était son compagnon de travail, dont elle usait et abusait, assise à son bureau. Elle disait que le thé la motivait, l'enthousiasmait dans ses projets, qu'il lui était nécessaire pour créer.
Illusion du besoin fabriqué? Sans doute. N'empêche qu'elle en était arrivée à ce point de lucidité. Qu'allait elle faire?