mercredi 5 novembre 2014

A la noirceur de mes nuits, le flot de mes mots



Et voilà! La nuit, une fois de plus joue avec moi. Elle doit se sentir bien seule pour me sortir de mon sommeil.
Les bruits extérieurs me parviennent, étouffés comme le vent qui chahute la pluie avant qu'elle n'atteigne le sol. 
A la noirceur de la nuit, les événements prennent une épaisseur inquiétante. L'œil de mon cerveau voit bien mieux dans le noir.
Les émotions sont stimulées, elles effleurent la surface de ma peau devenue extra sensible , elles prennent le contrôle de mes réflexions, et l'analyse qu'elles font de toute chose semble tellement plus approfondie, plus lucide. Mais est-ce la vérité ou une vision faussée de ce qu'elles perçoivent ?
Mon art mute la nuit, comme le loup garou, à la faveur de l'insomnie, comme lui de la lune, je laisse pour un temps mon habit de photographe pour revêtir en secret celui d'écrivain, poète. Les mots affluent à mon esprit encombré. Ils s'imposent à moi comme une évidence, trouvent leur place, leurs sens, leur ordre. Ils s'alignent tout naturellement les uns derrière les autres, pour former, braves petits soldats, des phrases un peu chaotiques en version écriture automatique à la façon des dadaïstes.
La nuit, je suis autre. Je suis imposteur! Mais qui est le réel imposteur : la barbara diurne, ou celle nocturne?
Et s'il n'y avait pas d'imposture juste une artiste un peu plus complète qu'il n'y paraît pratiquant des arts mal cloisonnés, pas définis, mais tournés vers la création multiple. Une chance me direz vous. Je suis multi-cartes!
Malgré ca, je n'aime pas ces espaces temps où mes idées les plus fixes, s'engouffrent dans la brèche de l'inquiétante spirale de l'impossible, du compliqué, là où la banalité devient complexité et l'évidence est remise en question.
Dans ces moments là j'aimerais etre télépathe, aller taper au cerveau de certains, pour y trouver une oreille, une épaule...Et puis une bouche pour partager ces moments pesants de solitude.

Malheureusement, mon seul compagnon de galère est le plafond un peu trop noir de ma chambre dans cette nuit qui s'annonce d'ores et déjà un peu trop longue.

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